Intervenir en situation d’urgence
sur des évènements potentiellement traumatiques
Penser la crise,
créer des modalités de réponse adaptées
Participer à la recherche
autour de la question du trauma et de la crise
En situation d’urgence : un soutien opérationnel complémentaire aux dispositifs institutionnels mis en place par la mobilisation d’une équipe (dite « de l’avant ») de psychologues expérimentés et dûment formés à la clinique du traumatisme et à la gestion de crise pour aider à la prise en charge des personnes confrontées à un événement potentiellement traumatisant (defusing) ; une force de réflexion rapide pour aider à la décision des intervenants en situation d’urgence par la mobilisation d’une équipe de psychologues formés à la gestion de crise, de prise de décision et de régulation ; une orientation rapide des personnes prises en charge dans les phases d’intervention immédiate et post-immédiate auprès de psychologues référencés à la Maison de la Psychologie afin de leur permettre un suivi sur un moyen ou long terme.
En post-crise : un debriefing psychologique des victimes impliquées ; un soutien psychologique pour des personnels intervenants appartenant à l’institution ; une élaboration d’un retour d’expérience (RETEX) afin de relancer le processus d’innovation et de création pour l’appréhension de nouvelles situations d’urgence.
En post post-crise : une mise en œuvre d’un Point écoute qui pourra orienter sur deux dispositifs : un roupe de parole ou un suivi individuel.
La mise en place d’un numéro unique permettant d’entrer en relation avec un psychologue pour procéder à une orientation rapide vers un professionnel référencé au sein de la Maison de la Psychologie, dûment formé à la clinique du traumatisme et de la gestion de crise.
Le relais éventuel vers d'autres services (juridiques, sociaux, hospitaliers, etc.) dans un souci de poursuivre une prise en charge collaborative, centrée sur la personne.
L’information via les réseaux sociaux et le site internet de la Maison de la Psychologie des consignes et des conseils institutionnels (Préfecture, Mairie, etc.), de la mise en place du numéro d’appel unique, etc.
Parce que former les personnes est aussi un gage de prévention face à la sidération en situation d’urgence et de la gestion de crise, EPIZELOS propose d’accompagner les professionnels de la psychologie dans cette démarche, en prodiguant les premiers outils de la gestion de crise (comprendre les mécanismes psychologiques en jeu dans le traumatisme et la crise, apporter les éléments déterminants pour faciliter la mise en œuvre d’un soutien psychologique, comprendre l’utilité et les enjeux d’une cellule de crise, connaître les outils de création d’espace d’accueil, de parole en phase post-crise) en donnant la priorité à la Prévention par la formation et la transmission des expériences de l’intervention psychologique en situation d’urgence et de la gestion de crise, la formation aux entretiens et à l’animation de groupe, et aux techniques de gestion de conflits émergeant en situation de crise.
L’aide de psychologues, enseignants-chercheurs et étudiants pour les retours d’expérience (RETEX) et les recherches relatives aux champ du traumatisme et de la crise grâce aux partenariats universitaires tissés avec les universités Toulouse Jean-Jaurès, Aix-en-Provence, Liège (Belgique), Montréal (Québec) par des modélisations, enquêtes épidémiologiques, etc. sont autant d’atouts qui font la richesse de ce pôle.
Dans la lignée des travaux de L.CROCQ sur la traumatologie psychique de guerre, Epizelos est un pôle d’intervention constitué d’une équipe de psychologues formés et spécialisés dans la prise en charge du traumatisme psychologique et dans la gestion de crise collective. Ces professionnels font partie du maillage territorial de chaque antenne de la Maison de la Psychologie qui permet de mener des interventions immédiates en situation d’urgence afin d’assurer une prise en charge dans les meilleurs délais. La connaissance mutuelle de chacun d’entre eux, de leurs compétences, de leurs outils thérapeutiques, de leur savoir-être, est un atout majeur pour penser et mettre en œuvre le relais, assurer le lien pour la continuité de la prise en charge et son suivi par le biais d’une coordination propre à Epizelos, participant du « destin positif du traumatisme » (Freud) du blessé psychique, lui évitant une prise en charge morcelée, parcellaire, inscrite dans un système global complexe qui tient lieu de « double peine ».
Dès la lecture des Textes Anciens, Hérodote décrit un fait daté de la bataille de Marathon opposant les Athéniens aux Perses : « Un athénien, Epizelos, fils de Couphagoras, pendant qu’il combattait dans la mêlée et se comportait vaillamment, perdit la vue sans avoir été blessé de près, ni frappé de loin, dans aucune partie de sa personne ; et dès lors, pendant tout le reste de sa vie, il demeura aveugle. On m’a dit qu’en parlant de son accident, il racontait ceci : il lui avait semblé voir en face de lui un homme de grande taille et pesamment armé, dont la barbe ombrageait tout le bouclier. Ce spectre l’avait dépassé et avait tué son voisin dans le rang ». (Hérodote, Histoire, Livre V, Les Belles Lettres, 1960, p. 112). Ainsi, considéré comme le premier blessé psychique que l’histoire rapporte, Epizelos, nous paraît être porteur de notre action dans l’intervention d’urgence et la gestion de crise. D’où son nom pour désigner ce pôle au sein de la Maison de la Psychologie. Un nom issu des grands récits de l’Humanité, récit dont se trouve exclu le traumatisé. Un nom comme signifiant, comme début de parole qui permet au blessé psychique de réinscrire son histoire dans la communauté humaine. Un nom donc plutôt qu’un acronyme impersonnel, désincarné, qui ne dit pas grand chose de l’humain, de ses affects et de son vécu émotionnel.
Françoise Rudetzki s’est éteinte le 18 mai 2022, après une vie de défis et de combats, singulièrement pour la cause des victimes.
Elle a réussi à sublimer des batailles personnelles en victoires collectives en créant en 1986 l’association SOS attentats. De commissions ministérielles en plateaux médiatiques, de cabinets présidentiels en formations continues, elle est parvenue à inscrire dans la loi française, grâce à un amendement qui porte son nom, le droit à une indemnisation intégrale des victimes d’actes de terrorisme concernant tous les préjudices subis. Elle a élaboré également un dispositif innovant d’indemnisation à travers lequel sont prises en compte toutes les séquelles, y compris psychiques, permettant la reconnaissance des victimes d’attentats comme des victimes civiles de guerre, ce qui entraînera notamment la gratuité des soins.
Elle a œuvré à enrichir les plans de crise publics, a assuré un rôle de veille et de conseil auprès de l’État en tant que membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, et a prodigué de nombreuses formations de gestion des risques et de sécurité.
C’est dans ce dernier cadre, et au côté de Patrick Lagadec qui fut l’un de ses fidèles amis et collaborateurs, qu’elle est intervenue sous les toits de la Maison de la Psychologie au travers de son éclairage sur le parcours des victimes dispensé aux participants de la formation qu’organise notre association autour de l’intervention d’urgence et de la gestion de crise, conçue et animée par Sabine Cariou au sein d’Epizelos. Françoise était sensible à notre fonctionnement et à nos activités, considérant que l’un comme les autres participaient à l’amélioration toujours nécessaire de la prise en charge des victimes. Grâce à sa capacité à tisser des liens, Françoise nous a par ailleurs permis d’être soutiens et partenaires de la Fédération ALTER (Lien-Trauma-Résilience) dont elle était la co-fondatrice et vice-présidente avec Florence Askénazy, et qui organise sa prochaine Agora le 16 juin prochain (voir présentation en cliquant ici)
Toute l’équipe de la Maison de la Psychologie présente ses condoléances à la famille et aux proches de Françoise et en partage la douleur, nous conserverons en mémoire la determination et la générosité de cette grande Dame, et ferons de notre mieux afin de poursuivre ses enseignements et ses combats.
Sabine Cariou et Patrick Lagadec ont tenu à lui rendre un doux hommage par le biais d’un texte, chacun accessible dans un document en cliquant ici, et ont participé à l’hommage national qui lui a été rendu dans la Cour d’honneur des Invalides dont vous pouvez assister à la rétrospective ici.
F. Rudetzki & P. Lagadec
Formation Epizelos à Toulouse (2016)
F. Rudetzki & P. Lagadec avec S. Cariou et C. Schmeltzer
Formation Epizelos à Aix-en-Provence (2018)